Coup de coeur doublé d'un coup de foudre : la sortie du premier album de Vaheana, cette jeune chanteuse polynésienne dont j'avais déjà parlé ici.
Vaheana, c'est donc cette petite nana au look mi-rock, mi-garçon manqué, qui, comme le dit son producteur Alain Lievens, donne d'abord l'impression d'une extrême timidité.
Quand on ne la connait pas, on pourrait même s'inquiéter en se demandant si elle va oser prendre un micro... On la sentirait presque absente...
Mais parler d'elle en tant que chanteuse, ce n'est pas son truc à Vaheana... il faut le savoir... c'est comme ça.
Son élément c'est la chanson, la musique, et une présence, un charisme absolument tétanisant quand on la voit sur scène. D'autant plus qu'on se demande si la chanteuse à la voix puissante et maîtrisée est bien la même que la petite nana qui était assise à côté de vous trois minutes plus tôt.
Et c'est ce décalage à la Clark Kent qui est la principale caractéristique de cette jeune artiste si attachante, comme si, juste avant d'entrer dans la lumière, elle se parait d'une cape invisible et magique transformant la petite tahitienne du district en diva à l'envergure et au potentiel international.
Quand vous l'entendrez chanter en live, là, devant vous, vous me direz si j'exagère ou non...
Quand on l'interroge, elle explique quand même que chanter est son rêve de petite fille, et qu'elle commence tout juste à réaliser que ça devient possible. Manifestement, une fée de la chanson s'est penchée sur son berceau, c'est une évidence...
Il y a quelque chose de vraiment émouvant dans le fait de la rencontrer parce qu'elle a ce naturel cash, ce franc-parler désarmant des filles polynésiennes, mêlé à cette timidité visible, et on ne peut évidemment pas la soupçonner une seconde de fausse modestie. Vaheana est en bas de l'échelle du métier et découvre tout, y compris des journalistes inconnus qui déboulent en la bombardant de questions.
Elle n'a aucun discours préformaté, elle vous répond par oui ou par non, et alors ?
Si vous n'aviez que trois questions en poche, tant pis pour vous.
On commence un peu à connaître son parcours : le concours Nestar Nescafé, finaliste au concours du Penu d'Or, puis Neuf semaines et un jour / RFO en 2009 puis en 2010 où elle termine dans le carré final, avec ses premières chansons composées par Alain Lievens.
Ses influences sont celles des grandes prêtresses de la chanson et du R'n'b mais aussi, plus surprenant, de Charles Aznavour, et si on lui demande sa chanson préférée d'Aznavour, elle ricane en pensant à l'immensité de son répertoire qu'elle semble aimer d'un bloc.
L'album s'appelle "Ho'e / One", double titre anglo-polynésien et double couverture pour les deux aspects du CD : "One" pour l'aspect dance, pop, électro, et "Ho'e" pour l'aspect polynésien, world music. Il a été mixé au studio exchange de Londres, qui a réalisé des albums pour Daft Punk par exemple... ou l'album "divine idylle" de Vanessa Paradis, ou encore l'album "protection" de Massive Attack.
C'est un album varié et il est possible que tous les styles ne plaisent pas forcément dès les premières écoutes, mais chacun aura le loisir de craquer en fonction de son feeling et de ses goûts. On s'y retrouve forcément dans l'un des aspects de cet album très complet.
Les morceaux dance (MAOHI FUNCKY, MR GARAGEBAND...) ont le mérite d'une certaine audace dans la créativité même s'ils sont d'un abord moins immédiat et moins évident. On retrouvait cette tentative de percée dans la dance sur certains morceaux de l'album de Vaitiare Chargueraud.
Des ballades comme TIARE MAOHI intégralement en tahitien ou UNE FILLE DU SOLEIL, feront, entre autres, le bonheur de ceux qui vivent loin de la Polynésie et qui rentrent dans l'hiver, et ce, d'autant plus s'ils connaissent le fenua.
Un petit bémol quand même : apparemment il semblerait que ce soit quasiment une figure imposée que de vouloir caser à tout prix les clichés polynésiens dans les chansons. Tout y passe : ukulele, vahine, tiare, cocotier... mais sans doute est-ce aussi un moyen d'appâter le curieux, un peu comme lorsque l'on couronne le visiteur avec un collier de fleurs....
Je préfère la jolie chanson DES CHOSES SIMPLES plus intime et plus personnelle : petit instantané d'images familières et familiales de Tahiti, en marge des stéréotypes touristiques, qui dit, par exemple :
...Des choses simples, poursuit la chanson, qui font que "cool la vie" en Polynésie.
ARRETEZ LE MONDE reflète bien les préoccupations de la jeunesse : dénonciation de l'industrialisation, de la mondialisation, de la pollution que Vaheana interprète avec une conviction inspirée, comme un cri aussi puissant que mélodieux.
KISS KISS WORLD TOUR est un joli clin d'oeil, une invitation à s'embrasser et se dire je t'aime aux quatre coins du monde. Ok, elle est où l'agence de voyages ?
Et puis il y a vraiment les deux chansons phares, quoiqu'on dise, après plusieurs écoutes de l'album qui ressortent vraiment du lot avec des envergures et des potentiels de tube...
COEUR A LOUER d'abord, ballade en français aux paroles bien senties, à la mélodie envoutante, que j'ai mis des semaines à identifier depuis ses premières diffusions localement. Une chanson qui a une vraie dimension pour exporter le talent de Vaheana et percer en métropole, ça rivaliserait très honnêtement avec une chanson de Joyce Jonathan ou Coeur de pirate.
I WANT TO FLY ensuite, qui a illustré une pub pour Hyundai, et qui, non seulement mixe du tahitien et de l'anglais, mais permet aussi à Vaheana d'exploiter tous les aspects de ses performances vocales. J'ai même envie de dire quelque chose de méchant mais qui est en fait un compliment : quand on l'entend, l'oreille accroche, et on se dit que c'est forcément une chanson qui n'est pas locale... Et ben si mauvaise langue !!!! et toc !
Le mieux, pour vous faire une idée, est de profiter de sa période de promo pour aller voir Vaheana un jour sur scène en live pour être, vous aussi le témoin de cette métamorphose presque miraculeuse qui transforme cette petite tahitienne qui aura vingt ans dans quelques jours en une diva contemporaine, qui vous aspire dans son feeling et sa passion et ne vous lâche plus.
Au pire, vous risquez d'être sous le charme...
Au mieux, vous choperez une chair de poule mémorable !
Je laisse la conclusion à Marijosé Alle, directrice déléguée à la diversité à France Télévisions, que je rejoins sur chaque mot lorsqu'après l'avoir découverte dans Neuf semaines et un jour, disait :
Vaheana j'ai craqué. La voix était là, la présence... elle est jolie, elle a ce côté "je suis là mais je suis pas envahissante, mais je suis là avec vous et je vous donne tout mon coeur." C'était très chouette et je pense qu'elle va aller loin"
Les rendez-vous avec Vaheana à ne pas manquer :
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Vaheana, c'est donc cette petite nana au look mi-rock, mi-garçon manqué, qui, comme le dit son producteur Alain Lievens, donne d'abord l'impression d'une extrême timidité.
Quand on ne la connait pas, on pourrait même s'inquiéter en se demandant si elle va oser prendre un micro... On la sentirait presque absente...
Mais parler d'elle en tant que chanteuse, ce n'est pas son truc à Vaheana... il faut le savoir... c'est comme ça.
Son élément c'est la chanson, la musique, et une présence, un charisme absolument tétanisant quand on la voit sur scène. D'autant plus qu'on se demande si la chanteuse à la voix puissante et maîtrisée est bien la même que la petite nana qui était assise à côté de vous trois minutes plus tôt.
Et c'est ce décalage à la Clark Kent qui est la principale caractéristique de cette jeune artiste si attachante, comme si, juste avant d'entrer dans la lumière, elle se parait d'une cape invisible et magique transformant la petite tahitienne du district en diva à l'envergure et au potentiel international.
Quand vous l'entendrez chanter en live, là, devant vous, vous me direz si j'exagère ou non...
Quand on l'interroge, elle explique quand même que chanter est son rêve de petite fille, et qu'elle commence tout juste à réaliser que ça devient possible. Manifestement, une fée de la chanson s'est penchée sur son berceau, c'est une évidence...
Il y a quelque chose de vraiment émouvant dans le fait de la rencontrer parce qu'elle a ce naturel cash, ce franc-parler désarmant des filles polynésiennes, mêlé à cette timidité visible, et on ne peut évidemment pas la soupçonner une seconde de fausse modestie. Vaheana est en bas de l'échelle du métier et découvre tout, y compris des journalistes inconnus qui déboulent en la bombardant de questions.
Elle n'a aucun discours préformaté, elle vous répond par oui ou par non, et alors ?
Si vous n'aviez que trois questions en poche, tant pis pour vous.
On commence un peu à connaître son parcours : le concours Nestar Nescafé, finaliste au concours du Penu d'Or, puis Neuf semaines et un jour / RFO en 2009 puis en 2010 où elle termine dans le carré final, avec ses premières chansons composées par Alain Lievens.
Ses influences sont celles des grandes prêtresses de la chanson et du R'n'b mais aussi, plus surprenant, de Charles Aznavour, et si on lui demande sa chanson préférée d'Aznavour, elle ricane en pensant à l'immensité de son répertoire qu'elle semble aimer d'un bloc.
L'album s'appelle "Ho'e / One", double titre anglo-polynésien et double couverture pour les deux aspects du CD : "One" pour l'aspect dance, pop, électro, et "Ho'e" pour l'aspect polynésien, world music. Il a été mixé au studio exchange de Londres, qui a réalisé des albums pour Daft Punk par exemple... ou l'album "divine idylle" de Vanessa Paradis, ou encore l'album "protection" de Massive Attack.
C'est un album varié et il est possible que tous les styles ne plaisent pas forcément dès les premières écoutes, mais chacun aura le loisir de craquer en fonction de son feeling et de ses goûts. On s'y retrouve forcément dans l'un des aspects de cet album très complet.
Les morceaux dance (MAOHI FUNCKY, MR GARAGEBAND...) ont le mérite d'une certaine audace dans la créativité même s'ils sont d'un abord moins immédiat et moins évident. On retrouvait cette tentative de percée dans la dance sur certains morceaux de l'album de Vaitiare Chargueraud.
Des ballades comme TIARE MAOHI intégralement en tahitien ou UNE FILLE DU SOLEIL, feront, entre autres, le bonheur de ceux qui vivent loin de la Polynésie et qui rentrent dans l'hiver, et ce, d'autant plus s'ils connaissent le fenua.
Un petit bémol quand même : apparemment il semblerait que ce soit quasiment une figure imposée que de vouloir caser à tout prix les clichés polynésiens dans les chansons. Tout y passe : ukulele, vahine, tiare, cocotier... mais sans doute est-ce aussi un moyen d'appâter le curieux, un peu comme lorsque l'on couronne le visiteur avec un collier de fleurs....
Je préfère la jolie chanson DES CHOSES SIMPLES plus intime et plus personnelle : petit instantané d'images familières et familiales de Tahiti, en marge des stéréotypes touristiques, qui dit, par exemple :
Y’a mon père qui râpe le coco
Près du ruisseau
Sous le mape
Bien ombragé
Sous le mape
Y’a ma mère qui coupe le taro
Les plonge dans l’eau
Sous le fare potee
Ensoleillé
Fare potee
Près du ruisseau
Sous le mape
Bien ombragé
Sous le mape
Y’a ma mère qui coupe le taro
Les plonge dans l’eau
Sous le fare potee
Ensoleillé
Fare potee
...Des choses simples, poursuit la chanson, qui font que "cool la vie" en Polynésie.
ARRETEZ LE MONDE reflète bien les préoccupations de la jeunesse : dénonciation de l'industrialisation, de la mondialisation, de la pollution que Vaheana interprète avec une conviction inspirée, comme un cri aussi puissant que mélodieux.
KISS KISS WORLD TOUR est un joli clin d'oeil, une invitation à s'embrasser et se dire je t'aime aux quatre coins du monde. Ok, elle est où l'agence de voyages ?
Et puis il y a vraiment les deux chansons phares, quoiqu'on dise, après plusieurs écoutes de l'album qui ressortent vraiment du lot avec des envergures et des potentiels de tube...
COEUR A LOUER d'abord, ballade en français aux paroles bien senties, à la mélodie envoutante, que j'ai mis des semaines à identifier depuis ses premières diffusions localement. Une chanson qui a une vraie dimension pour exporter le talent de Vaheana et percer en métropole, ça rivaliserait très honnêtement avec une chanson de Joyce Jonathan ou Coeur de pirate.
I WANT TO FLY ensuite, qui a illustré une pub pour Hyundai, et qui, non seulement mixe du tahitien et de l'anglais, mais permet aussi à Vaheana d'exploiter tous les aspects de ses performances vocales. J'ai même envie de dire quelque chose de méchant mais qui est en fait un compliment : quand on l'entend, l'oreille accroche, et on se dit que c'est forcément une chanson qui n'est pas locale... Et ben si mauvaise langue !!!! et toc !
Le mieux, pour vous faire une idée, est de profiter de sa période de promo pour aller voir Vaheana un jour sur scène en live pour être, vous aussi le témoin de cette métamorphose presque miraculeuse qui transforme cette petite tahitienne qui aura vingt ans dans quelques jours en une diva contemporaine, qui vous aspire dans son feeling et sa passion et ne vous lâche plus.
Au pire, vous risquez d'être sous le charme...
Au mieux, vous choperez une chair de poule mémorable !
Je laisse la conclusion à Marijosé Alle, directrice déléguée à la diversité à France Télévisions, que je rejoins sur chaque mot lorsqu'après l'avoir découverte dans Neuf semaines et un jour, disait :
Vaheana j'ai craqué. La voix était là, la présence... elle est jolie, elle a ce côté "je suis là mais je suis pas envahissante, mais je suis là avec vous et je vous donne tout mon coeur." C'était très chouette et je pense qu'elle va aller loin"
Les rendez-vous avec Vaheana à ne pas manquer :
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- mardi 16 novembre entre 09:00 et 11:00 sur Taui Fm
- mardi 16 novembre à 14:00 avec Lilou sur RFO radio
- mercredi 17 novembre entre 14:00 et 16:00, showcase devant Tahiti Music, place de la cathédrale
- vendredi 19 novembre de 23:30 à 24:00 au Paradise
- samedi 20 novembre de 23:30 à 24:00 au Mango
- jeudi 25 novembre de 17:30 à 18:00 au Retro
- samedi 27 novembre de 02:00 à 02:30 au Piano Bar
- vendredi 3 décembre de 23:00 à 23:30 au Mana Rock
- samedi 4 décembre de 01:00 à 01:30 au Métropolis
- samedi 11 décembre de 22:00 à 22:30 aux trois brasseurs
Un petit aperçu dans le lecteur ci-dessous :
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7 commentaires:
Que dire après toi, rien sinon que j'ai eu le même coup de foudre au Penu d'or...des frissons et l'envie de voir cette toute jeune fille à l'international...Elle en a les capacités, le talent.
c'est pas elle qui a écrit:
papa est en bas
Y fé du chocolat
mama est en haut
E fé du gateau
alors sinon rdv au 3B!
OQPHIé
Troublant cet article. Très troublant! Du coup, j'écoute "I want to fly"... et en effet, je me dis " ETONNANT!".
C'est ok, je cale un de ses concert promo dans mes priorités d'agenda ; je dois en avoir l'oreille nette ! Merci pour l'info :)
Merci Lolo de nous faire découvrir des perles du fenua comme ça....J'adooooore !
Une lectrice assidue.
WAAA....OOOO, dis donc, quelle voix!! j'en suis sans voix, tiens justement ^_^
pour la pub de la voiture, j'pensais pas que c'était une chanteuse d'ici, on aurait vraiment dit que c'était fait ailleurs...et ben les bras m'en tombent ;-)
j'ai écouté en boucle les extraits, et ben, je fais comme manuonair et j'irai la voir rien que pour l'écouter et l'apprécier en live.
Terii987
oui l'extrait est superbe -
on aimerait "plus" - y-a-t-il des CD en vente ?
bah dis donc, quand tu aimes tu aimes, quel article - tu devrais te proposer son impresario oh !!
bises Lolo !
Melly, laisse un message de ma part sur la page Facebook de FRITKOT STUDIO, ils te diront tout sur la vente à distance de l'album... Bisous
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