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Finalement, après des mois d'obscurantisme ministériel Mitateriipaien, un taui et une ministre de la Culture plus tard, le 129ème Heiva aura été un très bon cru.
Bon alors avant toute chose, je n'ai aucune qualification pour commenter les prestations, que l'on soit bien d'accord, je ne comprends malheureusement toujours pas les 'ute qui font rire Toa'ta, et je ne peux donc réagir qu'en terme d'émotions et de chair de poule...
J'a toujours eu un faible pour la troupe TAHITI ORA, ce blog en témoigne, et j'avoue que j'ai été scotché et bouleversé par leur prestation qui leur a valu d'être les grands vainqueurs de cette édition, avec plusieurs prix dont le meilleur costume végétal et celui de la meilleure danseuse à Moena, la chorégraphe de la troupe.
D'abord, j'ai trouvé que les danseurs et les danseuses occupaient l'espace avec une présence hors du commun.
Certes, ils étaient nombreux, sans doute la troupe la plus importante, et, très vite, cette foule d'artistes m'a fait pensé, même si la comparaison pourra sembler étrange, aux grands films muets de David W. Griffith comme LA NAISSANCE D'UNE NATION, ou les premiers films de Cecil B. De Mille, lorsque, dans le premier quart du vingtième siècle, ces génies du cinéma qui avaient tout inventé, remplissaient l'écran de ces foules impressionnantes de figurants, à perte de vue, pour reconstituer des armées et des batailles...
Avec ce que TAHITI ORA nous a proposé cette année, on était aussi dans le très très grand spectacle.
Des mouvements collectifs somptueux et d'une grande variété, et il y avait quelque chose de magique dans ces synchronisations parfaites et de miraculeux dans cette chorégraphie qui, véritablement, semblait conçue pour servir l'histoire.
Avec cette prestation, j'ai rarement été autant aspiré au coeur de cette légende de Marukoa, sans, hélas, en comprendre toutes les finesses ni les mots certainement chargés de poésie de John Mairai, mais, là aussi, on retrouve dans ces gestes et ces mouvements tellement expressifs, quelque chose qui nous ramène au cinéma muet, lorsque les acteurs forçaient le trait pour faire passer un maximum d'émotions par des regards, des attitudes...
Les tableaux sont d'une telle diversité, que l'on a le sentiment d'être embarqué dans le flot du récit et c'est, de toute façon, que l'on comprenne le sens des mots ou non, complètement envoûtant.
Chaque geste semble étudié pour souligner la dramaturgie du récit...
Certains mouvements de bras, notamment, sont particulièrement originaux et surprennent en même temps qu'ils séduisent.
Pour avoir eu le privilège, il y a deux ou trois ans, d'assister aux préparatifs du spectacle HIVA, j'ai pu mesurer à l'époque la masse de travail que cela représentait, et le soin extrêmement méticuleux apporté aux costumes de cette troupe, qui sont de réelles pièces de joaillerie.
Mais cette fois, c'est un spectacle à la puissance dix que nous a proposé Tumata et sa troupe.
Quelque chose d'énorme, et je pensais au nombre d'heures de répétition, aux heures passées à faires les costumes et les tenues, très très riches, qu'il faut impérativement exposer pour que l'on puisse s'attarder sur les moindres détails après avoir savouré des vues d'ensemble.
Le résultat est donc titanesque, majestueux, incroyable, époustouflant, frissonnant et terriblement émouvant.
Le jury ne s'y est pas trompé et cette troupe si attachante, menée par "Mat's" ressort de ce Heiva auréolée d'un triomphe ô combien mérité...
L'aura de Tahiti Ora...
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