Elections municipales : auto-satisfaction générale

Je ne vais pas refaire une soirée minute par minute comme pour les territoriales.
J'ai été accomplir mon devoir de citoyen dans ma commune de Pirae, mais le sentiment général de la population semble être un évident et compréhensible ras-le-bol.
Petit taux de participation d'ailleurs.
A même pas 18:30, premier gag : la procuration d'Emile Vernaudon faite depuis sa cellule de prison, n'est pas arrivée dans sa commune !!! Sa compagne, Heifara Izal, espérait que ce n'était pas une "magouille du camp adverse".
Voilà, le ton est donné...
A presque 22 heures, pas de phénomène réellement marquant : Temaru réélu à Faa'a, Tong Sang réélu à Bora, Buillard réélu à Papeeete. Voilà pour les ténors, les "metua".
Il n'y a qu'à Pirae où Fritch, maire sortant Tahoeraa, vice-résident du gouvernement, vascille face à Béatrice Vernaudon qui fait plus de 48% et se retrouve en ballotage favorable, pour casser 45 ans de domination Tahoera'a.
Mais, grosso modo, ce qui me frappe c'est que tout les politiques sont hyper contents d'eux-mêmes, des masses de travail faites sur le terrain, des mois d'efforts... !
Il n'y a pas eu de raz-de-marée To Tatou Aia et le Tahoeraa ne s'écroule pas et se réjouit d'apparaître comme miraculé, ironisant sur la baisse des chiffres de GTS, et jouissant, face caméra, de regagner quelques voix par ci, par là, par rapport aux Territoriales.
Les rouges du To Tatou Aia se félicitent de leurs bons chiffres, même s'il perd des voix.
Les bleus sont assez en retrait mais gardent le bastion de Faa'a...
On sait qu'au sein d'un même parti (quel que soit le bord) il y avait des sous-listes dissidentes (8 listes dans la commune de Mahina, celle du shérif en prison, qui arrivera en tête, n'importe quoi...)
Bref, les partis s'émiettent et les programmes se multiplient, c'est de plus en plus compliqué et incompréhensible.
Les contradictions sont permanentes : on a entendu Jean-Claude Bouissou se réjouir de dialoguer et travailler avec l'UPLD à Faa'a puisque la proportionnelle lui permet d'accéder au Conseil Municipal, alors qu'il fustige, via le To Tatou Aia, le dialogue UPLD / Tahoeraa. Evidemment, entendant cela, Thierry Nun Fat (Tahoeraa), sur le plateau de RFO a sauté sur l'occasion pour ironiser sur ce point et demander pourquoi ce qui était valable au niveau communal, ne pourrait l'être au niveau territorial ?
C'est pas faux !
Mais le même Nun Fat déraille un peu plus tard en reprochant à Philip Schyle son alliance en 2004 avec Temaru, alors qu'aujourd'hui c'est son parti qui vient de remettre Flosse au pouvoir en s'alliant avec... Temaru !
A Punaauia, commentaire typique de cette soirée surréaliste : un candidat, Jean-Paul Barral se disait "déçu et content (!) : déçu de ne pas être au second tour puisque n'ayant pas atteint 10%, mais content d'avoir fait 5% et des poussières pour une liste toute nouvelle"...
Dans ce bordel général et pitoyable, je n'ai entendu que des gens ravis.
Ont-ils vraiment, tous, des raisons de s'auto-satisfaire ?
C'est pathétique...
Il va encore y avoir des alliances dans tous les sens, ça va tourner à la grosse partouze politique, plus rien ne semble avoir de sens.
Idem au niveau national : pas de tsunami rose, mais globalement la gauche se félicite de sa progression (sanction anti Sarko) tandis que la majorité est très contente de ne pas avoir été laminée (bilan auto-proclamé d'exceptionnel en 10 mois de gouvernance).
Bref, ce soir, personnellement, je frise l'écoeurement, la saturation, le dégoût, l'indigestion...
Un seul remède immédiat pour sauver cette soirée : un bon film et un carré de chocolat !
Bonne semaine à tous...

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