EXTRAIT
"...comme toujours, il y a deux camps qui se sont immédiatement formés : les éternels pleureurs qui ont toujours pitié de tout, qui priaient notamment pour que le Seigneur donne des ailes à cet ange pour qu'il ne s'écrabouille pas, et qui imaginaient que ce pourrait être quelqu'un de leur famille, rappelant qu'une heure dans les embouteillages ce n'était rien en comparaison d'une vie humaine...Ils ont eu leur petite dose de pitié préformatée, affichée sur les réseaux sociaux, ajoutant machinalement les incontournables trois lettres RIP après le décès du malheureux, parce que condoléances c'est trop long comme mot, on n'a pas le temps.Je me demande juste si, après cette émotion flash, ils ont eu une pensée pour les 4 soldats français tués en Afghanistan, dont des pères de famille, où si c'est trop loin de chez eux et de la route de ceinture tahitienne pour les émouvoir. Des donneurs de leçon de morale qui n'ont sans doute jamais la moindre pensée pour les personnes désespérées qui se donnent la mort anonymement, chez eux, dans l'ignorance totale, loin des caméras, et qui, une fois leur conscience soulagée par un mot convenu sur les réseaux sociaux n'auront sans doute pas bouleversé pour autant le programme de leur dimanche à la plage..."
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POST SCRIPTUM :
Suite à cette chronique et la question du floutage, j'ai reçu un message de Lucile Guichet de Polynésie 1ère, (que je remercie au passage) qui m'a donné les explications suivantes, notamment pour la libération d'Emile Vernaudon, et m'a autorisé à les publier :
."Si on n'avait pas l'obligation de flouter les familles de détenus qui attendaient leur visite, c'était une demande expresse de la directrice de Nuutania qui est venue nous voir (et tout à fait fondée me semble-t-il). Ensuite, le bébé est mineur, nous sommes obligés de le flouter. Pour le "désespéré" de la grue, il est majeur et n'a pas demandé à être flouté, donc régi par aucune loi, c'était donc à l'appréciation de "chacun". Et pour les menottes, la présomption d'innocence nous oblige à flouter soit les menottes, soit le visage d'un suspect, mais pas afficher les 2 (certes un peu hypocrite, mais bon...). Et on devrait même flouter les forces de l'ordre (sauf si on a une autorisation du ministère, ce qui est + que rare) qui tombent dans le domaine public lorsqu'elles sont en uniforme. Enfin voilà, quelques unes des petites subtilités du droit à l'image...De même lorsque Roméo Langlois, le journaliste de France 24, a été pris par les Farc : certaines chaînes avaient choisi de flouter son visage, d'autres non."
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2 commentaires:
c'est vraiment malheureux.
Les spécialistes du droit on parlé...
Article 226-1 du Code Pénal:
"Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui :
1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;
2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé.
Lorsque les actes mentionnés au présent article ont été accomplis au vu et au su des intéressés sans qu'ils s'y soient opposés, alors qu'ils étaient en mesure de le faire, le consentement de ceux-ci est présumé."
Vous avez filmé ce monsieur sans son autorisation, avec un zoom (donc il n'était pas au courant).
La grue étant sur un chantier bien évidemment interdit au public semble bien être un lieu privé.
En ce qui concerne ce désespéré donc, s'il avait une famille, vous auriez donc un joli procès au "cul" comme on dit. La seule chose qui fait que vous avez pu employer son image est qu'il n'en a pas...
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