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EXTRAIT
"...N'empêche que c'est une excellente idée, et c'est une discipline merveilleuse lorsqu'elle est pratiquée par des enfants.Parce que les gamins ne nous saoûlent pas avec des discours interminables théorisant sur la culture locale, mais sont dans l'action lorsqu'ils déclament un orero. C'est un investissement personnel pour le gosse, c'est un défi, un challenge, un combat.On connait la réplique que sortent souvent les gamins polynésiens lorsqu'ils disent que « ça fait honte »...Le orero permet justement de franchir le cap, non pas de la honte, car les enfants n'ont aucune raison d'avoir honte de quoique ce soit, mais de leur timidité.Et, pour le coup, c'est un terrible baptême du feu, parce qu'il ne s'agit pas de murmurer un petit poème de trois strophes dans sa classe, non non, c'est souvent un texte conséquent, assez long, qu'il faut d'une part apprendre et maîtriser mais qu'il faut aussi et surtout interpréter, jouer. Il faut que le gosse se surpasse, s'extériorise, et c'est forcément extrêmement valorisant parce que le môme est dans la lumière, costumé, face à un public, écouté dans un impressionnant silence respectueux, et sa petite voix d'enfant est amplifiée par une sono puissante qui fait claquer chaque phrase comme des coups de tonnerre".
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