Nos concitoyens guyanais et martiniquais viennent de rejeter en bloc la possibilité de l'évolution de leur statut vers davantage d'autonomie, ne voulant sans doute pas se retrouver dans une panade comme la nôtre...
En Polynésie, la situation politique et statutaire n'en finit pas de s'enliser au point que nos 57 taramea de Tarahoi sont venus à bout de toutes les combinaisons politiques d'alliance en tous genres et que, ne sachant plus comment nous en sortir, l'idée d'une départementalisation de la Polynésie fait son chemin, même si, pour diverses raisons, c'est difficilement réalisable.
L'autonomie aurait-elle atteint ses limites ?
Etait-ce une bonne idée ?
Alors que les obsèques nationales de Philippe Seguin étaient organisées hier aux Invalides, n'oublions pas que cet homme avait eu une opinion très isolée de l'autonomie en Polynésie, comme le montre l'extrait ci-dessous d'un article de Jean-Marc Régnault dans Tahiti Pacifique en 2002, où les comportements politiques locaux étaient passés à la loupe à l'approche des élections présidentielles. Extrait....
Philippe Séguin : le seul à avoir voté contre l’autonomie interne en 1984
La campagne pour Jacques Chirac en Polynésie connaîtra un point fort avec la venue de Philippe Séguin. Viendra-t-il réellement appuyer les propositions du candidat pour notre Territoire, en particulier celles visant à accroître l’autonomie ? L’homme aurait alors vraiment changé.
Philippe Séguin avait effectué son stage d’énarque à Tahiti en 1968. Il avait dressé, dans son rapport, un tableau très négatif des comportements politiques locaux. Il écrivait que « pour les élus, les seules incertitudes étaient d’ordre politique » et qu’ils étaient « insensibles aux phénomènes économiques et imperméables à toute crainte ». Certes, il visait les autonomistes, à l’époque adversaires de Gaston Flosse. Mais le camp de ce dernier n’était pas épargné : il attendait tout de la métropole. Philippe Séguin reprochait aux autonomistes de l’époque de croire que l’autonomie serait la réponse à toutes les questions.
Pendant la discussion sur le statut d’autonomie interne en 1984, il maintenait ses positions devant la commission des lois et craignait que le gouvernement « ne soit tenté de donner satisfaction aux demandes de la classe politique plutôt que de porter remède aux véritables problèmes ». à l’Assemblée nationale, il fut le seul député à voter contre le projet.
Bon alors, si un homme comme Philippe Seguin avait eu ce diagnostic précoce et ce langage visionnaire il y a des années, on fait quoi nous maintenant ?
On a l'impression que nous sommes tous la tête dans le guidon, sans aucune visibilité, assommés par je ne sais quelle fatalité et attendant que ça passe...
Un groupe vient de se créer sur Facebook "pour un référendum sur la départementalisation en Polynésie", c'est une des pistes...
Qu'avons-nous d'autre comme alternative ?
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9 commentaires:
Bonne année 2010 Lolo
Il est clair que l'actuel statut d'autonomie de la PF ne profite qu'à une minorité de tavana ou potentats locaux, leurs copinches et fetii, à quelques entrepreneurs monopolistiques et qui n'amène rien de bon à la majorité du peuple ainsi qu'à la métropole.
Néanmoins, cette minorité qui vit du clientélisme et du népotisme est suffisamment puissante et organisée pour maintenir indéfiniment le pays sous sa coupe (notamment par la maîtrise des médias et de l'économie), pour moi le salut ne peut venir que de la métropole qui impose un référendum du style choix à une reprise en main (retour à l'application de l'article 73) ou indépendance.
Gerald
Bonne année Gerald et merci pour ton commentaire.
Un référendum pour choisir entre autonomie, indépendance et département?... pour voter, c'est ici: http://tahiti-referendum.blogspot.com/
On a le suicide aussi, au point où on en est.
C'est un bon programme politique, le suicide : On peut faire un tas de variantes avec, on le voit bien depuis avant 2004.
On pourrait faire un taui avec aussi :
Que, pour une fois, au lieu que ce soit nos politiques qui nous suicident tout le pays, ce soit nous qui les suicidions, eux tous ...
DROITS ET DEVOIRS
«Les forts auront les droits, les faibles les devoirs !»
On grava sur le roc cette loi sociale
Et l'autorité fut l'Idole colossale
Écrasant sous son char ses croyants blancs et noirs.
Le pontife endormeur fuma ses encensoirs
Et la foule peina, misérable et vassale.
Alors, l'Égalité pris sa torche et, fatale,
Incendia la caste et brûla les manoirs.
- ... Avenir ! Oh ! quelle est cette mère ravie
Qui sourit à l'enfant qui tette et boit sa vie ?
C'est toi, société future en qui je crois !
Le sang a submergé ta devise première
Et tu viens de tracer en lettres de lumière :
«Les forts ont les devoirs et les faibles les droits !»
Eugène Pottier
Paris, 1884.
un département serait l'idéal, sachant que le niveau de vie baisserait - impôts etc, mais est-ce une solution "idéalisée"?
la France n'a PLUS de sous, la départementalisation serait extrêmement coûteuse.
Les gros Riches (Plée et Cie) seraient forcément contre, ils s'en mettent tant dans les poches!
Mais il est évident que la majorité ici souhaitent la départementalisation. Ce que ça veut dire, c'est évident! C'est un RAPPROCHEMENT à la France.
Les Tahitiens ne sont pas cons, ils ont vu de quoi sont capables leurs politiques. Ce qui veut dire que ceux qu'on entend le plus (Oscar, Flosse et TONG SANG avec son "suffrage universel") sont complètement déphasés par rapport à ce que nous attendons!
C'est bizarre de citer Christophe Plee pour illustrer le terme "gros riche" non ?
D'accord avec toi Lolo, je ne le connais pas personnellement mais il doit être beaucoup moins riche que certains qui n'emploient pas autant de personnes que lui........
C'est bizarre aussi de donner comme certitude les avis de gens qu'on ne connaît pas, non ?
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