Monsieur Serge Massau

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J'ai rencontré Môôôssieur Serge Massau de RADIO1 !
Un journaliste comme je les aime. Le présentateur quasi quotidien, avec Anne-Claire Pophillat et Corinne Tehetia, des journaux d'infos locales sur RADIO1, a fait sa place dans le PAP (Paysage Audio-visuel Polynésien) avec son émission hebdomadaire du vendredi vers midi et demi : A VOUS LA PAROLE. Il reçoit des personnalités politiques qu'il met sur le grill de ses questions, et certains en ont encore les fesses brûlées. Le ton qu'il emploie est particulièrement "rentre dedans", une sorte de mix entre Jean-Jacques Bourdin et Karl Zéro, et ça décoiffe parce que les invités de Serge ne peuvent pas, face à lui, servir leur soupe à la langue de bois habituelle. Mais le talent de Serge Massau, c'est de ne pas faire du sensationnalisme et de la provoc' à tout prix. C'est vrai qu'il y a quelques journalistes de télé qui "accrochent" un peu leurs invités quand ils les accueillent dans un JT mais le format des infos télé ne permet pas trop une discussion approfondie. Serge, lui, prend son temps et ne lâche pas l'affaire quand il pose une question : si la réponse est éludée ou noyée dans un blabla indigeste, hop, il recadre et repose la question.
Alors, avant de le rencontrer, j'imaginais que pour avoir autant de culot, il fallait être taillé comme une armoire. Idée reçue renforcée dans mon esprit par le fait que je savais qu'il était passionné de va'a, et donc j'étais bêtement persuadé de me retrouver face à un bûcheron doublé d'un déménageur de piano. Et c'est un préjugé débile, car Serge a plutôt un physique de jockey à Longchamp. Alors, il fallait qu'il parle pour que je sois sûr, que je retrouve cette voix et ce phrasé plein d'aplomb et oui, bon ben c'était bien lui... y'avait pas à tortiller.
Le jeune homme est même presque timide, c'est un comble !
Mais c'est l'amour de son métier qui lui donne ce réel charisme à l'antenne.
Serge n’a pas choisi ce métier pour jouer les « porte-micro » de la parole officielle, et il me confie que sa chaîne lui laisse une totale liberté, aussi bien sur le choix des invités que sur le contenu de ses interviews. Le pied !
J'ai été très touché par ses confidences sur un de ses déplacements récents à Bora, où il a donné, par exemple, la parole à une famille dont cinq membres travaillaient au Club Med et qui se retrouve du jour au lendemain sans emploi, avec toutes ces bouches à nourrir et des crédits qu'ils ne pourront plus honorer. Il me dit en avoir plus appris sur la Polynésie à Bora par ces temps de crise touristique en quelques jours de rencontre avec de nouveaux chômeurs, avec des restaurateurs obligés de fermer, qu'en un an et demi à Tahiti. Ces gens qui demandent à ce que leur détresse soit entendue à Tahiti même s'ils ne captent pas RADIO1 parce qu'ils en ont plus qu'assez d'entendre les guignols de Tarahoi faire leur show en parlant du nuna'a (du peuple) à tort et à travers alors qu'ils connaissent très bien la situation de misère de certaines familles qui habitent à plusieurs dans des cabanes en pinex dont certaines sont juste à quelques enjambées de l'hémicycle de l'Assemblée de Polynésie Française.
Et l'idéal professionnel de Serge Massau serait précisément de rétablir en quelque sorte l'équilibre de la parole en laissant plus d'audience aux laissés pour compte de Polynésie, qui subissent en silence...
Une démarche de journaliste humaniste qui apprécie d'avoir les coudées franches dans sa rédaction et quasiment carte blanche.
Face à certains politiques, Serge a quelquefois eu des réactions.... on va dire.... épidermiques... comme lorsque Emile Vernaudon et sa clique débarque de Mahina un soir à la Présidence (au mois de Septembre 2008) pour.... on va dire.... discuter... avec le président Tong Sang de la manière dont le gouvernement peut évoluer et intégrer des ministres du Ai'a Api, avec tous les épisodes interminables (et surtout minables) que l'on sait, pour que le shériff se sente un peu encore exister. Et notre Serge a osé prononcer le mot chantage devant Monsieur Vernaudon ! Réaction un peu énervée de l'entourage de l'ancien prisonnier de Nuutania... en plein dans sa susceptibilité. Serge Massau avait pourtant dit tout haut, et frontalement, ce que toute la population pensait tout bas !
Autre moment fort de l' "oeuvre" de Serge Massau : son émission A VOUS LA PAROLE dans laquelle il recevait Gaston Flosse... pas forcément le plus facile comme invité. Ce dernier allait déclarer deux jours plus tard sur RFO qu'il était tombé dans "un traquenard, un guet-apens" avec cette émission. Pourtant le jeune journaliste n'allait jamais flirter avec la diffamation (car, dans ce cas, le sénateur lui aurait fait sa fête par Quinquis interposé), mais les questions étaient directes, insistantes, précises, variées, nombreuses et sans complaisance. De quoi passer pour un jeune insolent aux yeux du dinosaure de la politique locale.
Je ne résiste pas au plaisir de reproduire ci-dessous le texte de présentation de Serge Massau en ouverture de l'émission avec Flosse, lu devant l'intéressé....
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Et nous recevons aujourd'hui... Gaston Flosse, bonjour.
On attendait le discours de politique générale de GTS, ce matin devant l’Assemblée de Polynésie. Raté ! Votre groupe, l’UDSP a séché la séance cette fois encore. Est-ce cela travailler pour l’intérêt de la Polynésie, comme vous l’avez répété hier soir sur RFO ?
Pas de discours de politique générale, donc. On en profitera tout de même pour faire le bilan des 5 premiers mois de cette présidence Tong Sang, avec vous, Gaston Flosse. Etait-ce vraiment mieux lorsque vous étiez président de la Polynésie ?
Mais nous sommes surtout à J-3. Il reste trois jours avant les élections sénatoriales.
Quel bilan tirer de vos dix années passées sur les bancs du Sénat ? Ces sénatoriales, c’est un scrutin crucial, pour vous. Si vous perdiez ces élections, vous ne seriez plus que simple représentant à Tarahoi. Ce serait une première. Ce n’est jamais arrivé.
Dans ce cas, le roi Gaston 1er, comme certaines mauvaises langues vous appelaient du temps de votre splendeur, le roi serait presque tout nu.
Mais nous n’en sommes pas là. En tout cas, vous multipliez les apparitions dans les médias comme jamais, depuis le début de la semaine. Est-ce un signe ?
Un mauvais signe ?
Tant de rendez-vous médiatiques qui vous ont fait oublier, on va dire ça, que vous étiez président de la Polynésie Française en 1998. C’est ce que vous avez affirmé hier soir sur RFO.
Alors, pour ces sénatoriales, vous avez pris sous votre aile le jeune Richard, Richard Tuheiava, 34 ans, le candidat de la jeunesse.
L’UPLD veut qu’il porte le thème de l’indépendance au Sénat. Ca doit vous faire drôle, vous qui avez toujours défendu le lien avec la France depuis 50 ans ?
Et quel poids aura le sénateur Flosse pour représenter la Polynésie, maintenant que vous êtes fâché avec le Président de la République et l’UMP ?
Mais c’est que Paris n’a rien compris !
Vous avez fait la paix !
Et il semble loin le temps, pas si lointain pourtant, où votre nouveau meilleur ami, OT, dénonçait « les méthodes mafieuses utilisées par le clan chiraquien ».
Qu’il semble loin, aussi, le temps, pourtant très proche, où un certain GF promettait, à la télévision, que jamais, au grand jamais, il ne s’allierait avec les indépendantistes.
Gaston Flosse, vous aurez une heure, pour répondre à toutes ces questions.
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Fallait oser quand même non ?
Ci-dessous deux extraits de l'émission :
- le premier ce sont les derniers mots de l'émission, où l'on apprend que Flosse a, comme tout le monde, des soucis de fin de mois....
- le deuxième, c'est le début de l'émission et la réaction du futur sénateur à l'intro de Serge Massau...
Où que vous soyiez, n'hésitez pas à écouter, n'importe quand, l'émission A VOUS LA PAROLE disponible sur le site de RADIO1, rubrique "audio", pour apprécier le franc-parler, la pêche, le mordant, et la passion communicative d'un jeune journaliste plein d'avenir qui n'a peur de rien.
Dans l'émission qui est en ligne en ce moment, il reçoit Pierre Frébault, le toujours ministre du travail, ah oui... parce qu'il parait qu'il y a encore un nouveau gouvernement...

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