jeudi 26 novembre 2009

S and P place la note de la Polynésie Française sous surveillance négative !

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Bonjour la renommée internationale du fenua...
Bonjour la visibilité internationale pour les investisseurs potentiels...
Déjà que le classement Standard and Poor's BBB+ est assez bas (voir wikipedia), on peut remercier les nouveaux tauistes pour enfoncer encore un peu plus le territoire dans le rang des plus mauvais élèves de la planète... C'est le premier effet sur la chute du gouvernement Temaru, qui comme le dit le communiqué, avait au moins le mérite d'avoir rassembler la plus large majorité consensuelle depuis 2004.
Et voilà.... pour repartir maintenant sur 29 voix... en attendant le premier caca nerveux d'un élu qui retournera sa chemise à fleurs....

PARIS, le 25 novembre 2009. Standard and Poor’s place la note à long terme "BBB+" de la Polynésie Française sous surveillance avec implication négative.

Cette action fait suite au vote d’une motion de défiance contre le gouvernement Temaru le 24 novembre 2009 à la faveur d’une redistribution des alliances au sein de l’Assemblée de Polynésie Française.

Le nouveau président Tong-Sang doit former un nouveau gouvernement dans les 5 jours à venir, le douzième depuis 2004 qui marque le début de l’instabilité politique chronique de la Polynésie. Sur fond de divergence sur le budget 2010, cette motion de défiance met fin au gouvernement d’union formé en avril par les indépendantistes de l’UPLD et les autonomistes To Tatou Ai'a, qui disposait ainsi de la plus large majorité qu’ait connu l’Assemblée depuis 2004.

Cette mise sous surveillance reflète le risque que cette nouvelle motion :

· retarde ou grippe la reprise économique en induisant :
o une nouvelle déstabilisation des investisseurs et consommateurs, porteuse d’attentisme et de prudence
o un coup d’arrêt à la dynamique du modeste plan de relance
· complique et retarde les réformes amorcées dont :
o la refonte des liens financiers du Pays avec l’Etat français au travers de la réforme de la DGDE annoncée pour 2010,
o la réforme d’envergure prévue en 2010 de la Protection Sociale Généralisée dont la crise révèle les déséquilibres structurels à moyen terme,
o la réforme de la fiscalité en 2011
· induise un flottement dans les rouages politico-administratifs du Pays et de ses satellites, préjudiciable en matière de maitrise des dépenses et des risques,
· et, in fine, se traduise par une aggravation des déficits publics du Pays et de ses satellites sous l’effet d’une moindre dynamisme des recettes et/ou d’une plus forte évolution des dépenses.

Ce risque de dérapage parait d’autant plus probable que la faible majorité parlementaire dont dispose le nouveau gouvernement pose la question de sa pérennité et de sa capacité à mettre en œuvre des réformes structurelles. Ce possible dérapage est d’autant plus préoccupant que la Polynésie fait face à une crise économique et sociale d’une ampleur inattendue par Standard and Poor’s.

Après 10 ans de croissance au rythme annuel moyen de +2,3% entre 1996 et 2006, la contraction du PIB, estimée par Standard and Poor’s à -3/-4% en volume en 2008 et 2009, témoigne de la vulnérabilité des principaux secteurs productifs (tourisme, perliculture et pêche) qui souffrent d’un manque structurel de compétitivité et sont exposés aux chocs exogènes. La récession met également en lumière les limites du modèle économique polynésien basé sur les transferts financiers massifs de l’État et sur les dépenses publiques qui, ensemble, représentent environ deux tiers du PIB.

Pour la première fois depuis que la Polynésie est notée, la contraction de l’activité s’est traduite par des destructions significatives d’emploi (-6,9% en rythme annuel à fin Septembre 2009) et des déficits des régimes sociaux (estimés à 2,5% du PIB en 2010). Pour la première fois en 2009, le Pays pourrait également afficher une marge brute négative. Cette détérioration reflète la contraction des recettes fiscales (estimée à -10%) sous l’effet de la crise malgré l’effort significatif de maitrise des dépenses de fonctionnement et la part accrue de DGDE affectée au fonctionnement et d’importantes recettes exceptionnelles.

En dépit de la chute de l’épargne et de la hausse attendue des dépenses d’investissement dans la cadre du plan de relance initié par le précédent gouvernement, les besoins d’emprunt de la Polynésie devraient ne devraient pas dépasser 20% des recettes totales grâce aux excédents cumulés. La dette directe du Pays, en hausse, ne devrait pas dépasser 80 % des recettes de fonctionnement à fin 2009.

La note élevée de la Polynésie continue de refléter la manne financière de l’État français sur laquelle repose l’économie polynésienne, la forte autonomie fiscale du Pays, ses performances financières satisfaisantes et son endettement modéré d’un point de vue international. La note reste contrainte par l’instabilité politique chronique, l’économie structurellement dépendante et vulnérable de la Polynésie, la rigidité forte des dépenses du Pays ainsi que par la faiblesse de son administration, notamment dans la maitrise de ses risques hors bilan.

Liquidité

La gestion en trésorerie 0 du Pays vise à minimiser ses disponibilités qui, dans le cadre français, ne génèrent aucun produit financier, au moyen d’une gestion active de 14 emprunts revolving, dont le plafond cumulé représentait au 17 août 21,5 milliards de FCFP. Le niveau moyen de tirage représentait en moyenne 6,6 milliards entre sept 2007 et avril 2009 avec un pic en janvier 2009 de 11,8 milliards.

Les tirages disponibles confèrent au Pays une liquidité suffisante pour faire face à son service de la dette (d’environ 10,3 milliards d’euros sur l’année 2009 ; les pointes mensuelles ne dépassant pas 2,5 milliards).

Le Pays a d’ores et déjà mobilisé 9,4 milliards d’emprunt nouveaux au 17 août et devrait couvrir le solde de ses besoins de financement (de l’ordre de 20 milliards sur l’année 2009) auprès de ses partenaires bancaires (10 milliards font déjà l’objet d’un engagement). Le montant d’emprunts dépendra des réalisations d’investissements, attendues en hausse sous l’effet du plan de relance, et du paiement de tout ou partie de la DGDE due par l’état (8,2 milliards au titre de 2008 et 3,6 au titre de 2009).

Compte tenu de l’augmentation attendue du service de la dette et de l’amortissement progressif des lignes revolving existantes, SandP sera attentif au dimensionnement des sources de liquidité du Pays au cours des prochaines années. SandP considère toutefois que la Polynésie aurait un accès privilégié aux financements de l’Agence Française de Développement en cas de difficulté.

Résolution de la mise sous surveillance

Nous pensons être en mesure de résoudre la surveillance dans les trois mois à venir, au regard de la capacité du nouveau gouvernement et de l’administration :
- à mettre en œuvre rapidement une réponse à la crise économique et à ses impacts budgétaires au travers du budget 2010
- à définir et porter les réformes structurelles nécessaires à l’adaptation du modèle économique polynésien et au maintien à moyen-terme des équilibres des finances publiques

Nous serons plus particulièrement attentifs au :
- degré de renouvellement des équipes du Pays et de ses satellites.
- degré de continuité ou de rupture avec les actions et réformes entamées par les précédents exécutifs
- aux orientations fiscales, budgétaires et financières du budget 2010
- au calendrier des réformes.

Merci SandB !
Bientôt ils vont créer une note spéciale pour la Polynésie : ZZZ-
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6 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Lolo

Nos oligarkotanes et oligarkovahines et nos arii de droits divins se moquent bien des classements de S&P et des investisseurs étrangers tant qu'ils peuvent conserver leur main mise et leurs privilèges, tout va bien.
Surtout que la manne métropolitaine continue d'arriver et même si elle n'arrive plus on a dèjà des projets de paradis fiscaux et de casinos plein les cartons

Gerald

Albert Piti a dit…

Faut pas voir tout en noir, BBB+ reste dans la Catégorie investissement ; même si c’est "Qualité moyenne inférieure"... et encore en serrant les fesses !
Maintenant, on peut s’interroger sur l’obtention de ce chiffre, quand on lit la suite de l’article : destructions significatives d’emploi de 6,9% en rythme annuel, déficits des régimes sociaux estimés à 2,5% du PIB, contraction des recettes fiscales estimée à -10%, chute de l’épargne ( ??? : vous avez déjà essayé d’ouvrir un livret A en Polynésie ?), besoins d’emprunt de 20% des recettes totales, dette directe du Pays de 80 % des recettes de fonctionnement, augmentation attendue de la dette et de l’amortissement progressif des lignes revolving existantes, vulnérabilité des principaux secteurs productifs (tourisme, perliculture et pêche) qui souffrent d’un manque structurel de compétitivité, économie structurellement dépendante et vulnérable, rigidité des dépenses du Pays et faiblesse de son administration notamment dans la maitrise de ses risques, instabilité politique chronique…
En fait, cette note tient uniquement aux tombereaux de pognon en provenance directe du fenua farani et sur laquelle repose toute l’économie polynésienne (et c’est pas moi qui le dit, mais les économistes de S&P)
Comme le conclue l’article, seul l’avenir nous dira (à l’attention de nos lecteurs étrangers : wait’n see, que sera sera) si l’on peut se maintenir à cette note artificielle, ou si l’on doit plonger dans les profondeurs insondables du classement !
Personnellement, je suis pessimiste… je vais me resservir un Cutty Sark !

Yoane a dit…

Et puis "la Polynésie, ça se mérite" dixit un ancien pérésident de la Polynésie Farançaise. Faut croire que même S&P ne mérite pas de donner une note à ce si beau pays et à sa si belle gestion !

Heikuranui a dit…

Hier soir, en regardant les guignols de l'info .... ah, non c'était les vraies info, mon Tane, qu'il y a quelques mois aurait quitté la Polynésie tiré par les cheveux et poussé par un bulldozer, m'a dit : "et si on allait s'installer en Nouvelle Calédonie?..."
O_o ... Naaaaaaaan...
Mais quand même...

Et on n'est surement pas les seuls que l'idée a effleurés...

Hakuna matata , euh
Heikuranui

Thierry a dit…

Heikuranui j'oserais te glisser: le Canada et/ou le Québec, cela ne te tente pas ? :-D

Unknown a dit…

Bonjour citoyens, citoyennes

Nous vous invitons à consulter la pétition visant à réclamer à l’assemblée de la Polynésie Française un examen de nos propositions d’action sur le budget du Pays.
www.tahiti13milliards.unblog.fr

Pour la signer cliquez sur le logo « signer la pétition » et validez en ouvrant votre email.

Merci à tous

L’équipe de 13milliards