jeudi 10 septembre 2009

Jacqui Drollet : slow and furious !

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On a failli avoir un festival international du film romantique en Polynésie, grâce à Pascale Fortunat de PASSIONS PRODUCTIONS. C'était en 2006. Pascale organisait tout, c'est son métier, et elle pensait que Bora Bora serait un endroit plus sympathique et plus représentatif du romanstisme que, par exemple, Tremblay-les-Gonesse ou Decazeville...
Pas de bol, le projet avait été monté sous la présidence Tong Sang, et boum badaboum Taui... nouveau ministre de la Culture, Tauhiti Nena, qui reprend le projet, les choses semblent se confirmer, on est déjà excité à l'idée de voir au fenua Pierce Brosnan, Natasha Henstridge (inoubliable et sublime "mutante"), Julie Delpy, Elsa Zylberstein, Christian Slater ou Halle Berry, excusez du peu... Mais le ministre du tourisme de l'époque, également vice-président, Monsieur Jacqui Drollet, arrête tout, stop, basta, plus question...
Parce que une clique d'une dizaine de stars dans un festival qui aurait pu éventuellement devenir annuel c'était pas une bonne idée. Il n'y avait pas là une belle occasion de faire voyager l'image de la Polynésie sur des médias internationaux avec des peoples de premier plan ? Naaaannnn. Le gouvernement Temaru, et Jacqui en tête, aurait pu s'associer à ce projet glamour dans un but de promotion touristique. Mais Jacqui est apparemment comme De Funès : quand l'idée ne vient pas de lui, c'est niet !!! Et surtout, on enlèvera pas de l'idée du plus grand nombre que la décision de stopper ce festival était uniquement une méprisable vengeance politique pour ne pas mettre en lumière la commune de Tong Sang, président tout juste destitué...
L'affaire est actuellement devant les tribunaux, lire le dernier développement ici.
Voilà comment on peut dégoûter une nana passionnée de cinéma et amoureuse de la Polynésie de monter des projets internationaux ici. Elle va finir par le faire à Guam ou Fidji son festival et ce sera bien fait pour nous. Hélas....

Autre merveilleux exemple récent : l'ouverture du marché de la téléphonie mobile à la concurrence. Des investisseurs se penchent sur nos îles... le consommateur se réjouit d'avoir bientôt le choix. Mais y'a encore Jacqui, devenu maintenant Ministre de l'Economie Numérique (en plus du Tourisme où il excelle...)... Dans une conférence de presse avec un autre jeune geek plein d'avenir, Jean-Paul Barral, il encourageait les futurs opérateurs (et concurrents) à s'entendre !!! Voir le détail des propos du Ministre ici dans l'article des Nouvelles.

Concernant DIGICEL, société de Gilbert Wane, le "ministre de l'économie numérique haut débit qui va super vite" annonce qu'une réponse sera faite sur l'autorisation d'utilisation des fréquences.... début 2010...
Pour Mara, on parle de difficultés financières et on entend pour la première fois évoquer un retrait de licence....
Donc elle est pas pour demain la concurrence !
Et Gilbert Wane, et ben, il est patient mais il pète un câble haut débit à force....
Dans un communiqué adressé aux médias, il rappelle sa version du dossier :

Le ministre DROLLET a mis DIGICEL devant une obligation impossible à remplir !
Pour démarrer ses activités en Polynésie française, DIGICEL doit obtenir par ordre chronologique les trois autorisations du Conseil des ministres (CM) :
- Première autorisation : l'autorisation d'investir pour les investisseurs étrangers, car DIGICEL appartient à des investisseurs irlandais qui ont le même passeport européen que nous. Le dossier est étudié par la Délégation pour la Promotion des Investissements (DPI). C’est le ministre PUCHON qui le présente en CM, pour une décision politique.
- Deuxième autorisation : la licence d'opérateur de téléphonie mobile : Le dossier est étudié sur le plan juridique et économique par le Service des Postes et Télécommunications (SPT) qui dure près de 6 mois. C’est le ministre DROLLET qui le présente en CM, pour une décision politique.
- Troisième autorisation : l'Autorisation d'Utilisation des Fréquences (AUF) est examinée seulement durant les mois de janvieret de juillet de chaque année pour arrêter un bilan des fréquences disponibles. Le dossier est étudié sur le plan juridique et économique par le SPT qui dure entre 4 à 7 mois, selon la disponibilité des fréquences. C’est le ministre DROLLET qui le présente en CM, pour une décision politique.

Voici donc les étapes effectuées par DIGICEL. Accrochez-vous, Jacqui joue assez fin!
- Juillet - septembre 2008 : Pour faire une demande d’autorisation, il faut une société qui existe, sinon au nom de qui la demande est faite. Donc DIGICEL a démarré la procédure en créant la société DIGICEL P.F. Il dépose à la DPI sa demande pour la première autorisation : l’autorisation d’investir du CM.
- 16 janvier 2009 : DIGICEL P.F. dépose au SPT son dossier pour la deuxième autorisation : la licence d’opérateur de téléphonie.
- 25 février 2009 : Le SPT écrit ceci pour la demande de la deuxième autorisation : « Votre dossier (de demande de licence d’opérateur) comportant toutes les pièces demandées, l’instruction du dossier sera assurée par le SPT dans un délai maximal de trois mois ». Donc le SPT est obligé de rendre son avis technique pour que le ministre le présente en CM.
- 1er avril 2009 : Le CM décide de faire radier DIGICEL P.F., au motif que cette société ne pouvait pas exister avant l’autorisation d’investir du CM. Pourtant aucun investissement n’a encore été réalisé !
- 29 mai 2009 : DIGICEL recommence toute la procédure en remettant cette fois-ci (sous les conseils du SPT et du Gouvernement), un projet des statuts d’une nouvelle société, que l’on a appelée DIGICEL TAHITI car la société qui fait la demande ne devait pas exister juridiquement.
- 10 juin 2009 : Le SPT écrit ceci pour la demande de la deuxième autorisation (version DIGICEL TAHITI) : « Votre dossier (de demande de licence d’opérateur) comportant toutes les pièces nécessaires à son instruction, je vous informe que ce dossier est recevable ». Donc le SPT est obligé de rendre son avis technique pour que le ministre le présente en CM au plus tard le 10 octobre 2009 (+4 mois). Or à ce jour, M. DROLLET ne l’a jamais fait ! C’est pour cela qu’il nous reproche aujourd’hui de ne pas avoir eu la licence d’opérateur avant le 31 juillet 2009.
- 23 juin 2009 : Le SPT écrit ceci pour la demande de la troisième autorisation : « Votre dossier (AUF) comportant toutes les pièces nécessaires à son instruction, je vous informe que ce dossier est recevable ». Le Code des P&T exige que l’on devaitimpérativement avoir cette recevabilité de l’AUF avant le 30 juin 2009. Donc là encore, le SPT est obligé de rendre son avis technique pour que le ministre le présente en CM, au plus tard le 23 octobre 2009 (+4 mois si fréquences disponibles ou cas contraire + 7 mois).
- 1er juillet 2009 : Le Conseil des ministres accorde enfin, l’autorisation de créer DIGICEL TAHITI. Donc il a fallu attendre la publication dans le Journal Officiel de cette première autorisation pour que DIGICEL puisse enfin commencer la procédure de création de DIGICEL TAHITI qui dure plus de deux mois.
- 2 septembre 2009 : Le ministre DROLLET dans sa conférence de presse, prend de vitesse le SPT et décide illégalement à sa place, de repousser au 2 janvier 2010 notre dossier AUF. Ce qui porte l’attente à août 2010 ; soit DEUX ANS de procédure depuis juillet 2008!
Motif invoqué : Le ministre DROLLET déclare « être dans l’obligation de respecter la légalité » puisque DIGICEL TAHITI n’a pas eu avant fin Juillet 2009 la licence d’opérateur. Or on sait très bien que c’est Jacqui qui a refusé de présenter en CM notre dossier pour la deuxième autorisation !
En résumé le ministre dit ceci : je ne peux pas commencer à traiter la troisième autorisation maintenant (donc à repousser encore d'UN AN), parce que le CM n'a pas donné la deuxième autorisation avant le 31 juillet 2009 !

Bref, un peu technique, mais on a bien compris que cet interminable chemin de croix administratif était conçu pour mettre des bâtons dans les roues aux investisseurs. Ou devrai-je dire à "certains" investisseurs ?
Gilbert Wane souhaite juste pouvoir travailler, proposer ses services, et ensuite prouver au public et ses clients qu'il est meilleur que ses concurrents avec qui je suppose qu'il n'a pas vraiment l'intention de collaborer !
Il a vu ça dans quel pays le Jacqui, des concurrents qui se donnent la main sur ordre d'un ministre ?
Chez les Bisounours ou les Teletubbies, j'hésite... je ne sais plus....
Ce qui est le plus gênant avec notre Jacqui national, ce n'est ni son sourire carnassier, ni son attitude hautaine, ni ses regards méprisants ou son auto-satisfaction ostentatoire permanente, mais plutôt l'impression qu'il agit comme un véritable frein et une réelle entrave au développement économique, technologique et touristique du Pays.
Et c'est pas vraiment ce dont la Polynésie a besoin... surtout qu'il a l'air un peu sélectif dans ses freinages...

photo festival film romantique : LES NOUVELLES DE TAHITI
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8 commentaires:

Anonyme a dit…

Pauvre Jacqui qui a retrouvé ses premières amours, il ne rêve plus que de nuits de Chine (nuits, de Chine, nuits câlines, tout le monde se souvient de la chansonnette),

et oui c'est un ancien maisoixantehuitard, grand lecteur du petit livre rouge et admirateur du grand Timonier.

Donc son regard est désormais braqué vers Shangaï, la Chine va sauver la Polynésie, c'est pour cela qu'on est prêt à payer très cher un stand à l'expo de Shangai en 2010, surtout un stand loin et indépendant du stand de la France.

En fait je le soupçonne de vouloir créer un Thibet au milieur du Pacifique.

TOFY98 a dit…

Welcome, Maeva, bienvenu.
C'est aprés le Tiare tahiti à l'aéroport que les emmerdements commencent !!!
Cela fait 15 ans que différentes sociétés de téléphonie ont exprimé leurs désirs de venir s'implanter en Polynésie. Ce n'est pas des batons dans les roues qu'on leur a mis mais des cocotiers.
A part ça tout va bien, aprés les escrocs et les incompétents on aura peut-être des politiques qui veulent vraiment faire avancer leur pays.
L'espoir fait vivre !!!!!!
J'ai lu un nouveau truc pas marrant ces derniers jours :
- Les aides financières accordées aux étudiants polynésiens en Métropole sont en retard de règlement donc c'est la merde pour eux, mais dans le même temps l'assemblée territoriale s'est autoaccordée 40 A/R par an sur AIR TAHITI pour ses chers conseillers.
Je pense que cela vaudrait bien un petit article dans le THT !!!!

Nic a dit…

C'est le post le plus déprimant que j'ai jamais lu sur THT !
On a pas "l'impression que c'est un frein", on en est sûr ! Et depuis trop longtemps !

tev a dit…

Eh oui, le nombrilisme polynésien, putain de merde, excusez moi, il suffit de regarder autour de nous et prendre les exemples NZ, Australiens ou Américains et reussir notre économie, mais tant que la grippe H1N1 n'aura pas éradiquée nos dirigeants d'hier et d'aujourd'hui.....oui c vrai, la polynésie va payer une fortune un stand pour l'expo univer. de Shangai, alors qu'il suffisait de se mettre avec notre mère patrie. Ce sera une expo virtuelle en plus...donc y aura pas les mama et les exposants de noni.Entourez vous de gens compétants MR et MME les ministres....

Albert Piti a dit…

Restons pragmatique :
A quoi servirait l’introduction de la concurrence ?
A faire baisser les prix me direz-vous !
Mais au global, y aura-t-il plus de consommateurs ?
Aujourd’hui, 85 % de la population polynésienne possède un vini, on peut difficilement espérer un boom de se côté, alors autant continuer à traire le peuple-mouton maohi comme des vaches à lait en pratiquant des prix prohibitifs (vini, téléphone, internet, TV satellite…) et amalgamer le métal précieux dont nos dirigeants se font les testicules !
Même remarque pour les voitures ; avec l’ouverture du salon de l’auto, les concessionnaires se plaignent d’une baisse de 30 % de leurs chiffres de vente mais espèrent tous une reprise dans les prochains mois en ne proposant que des modèles de voiture qui – ailleurs dans le monde – n’existent plus que les rêves des pompistes. Et bien sur – avec la taxe d’importation qui est un pourcentage du prix de vente – qui se sucre au passage ?
A l’heure de la taxe carbone, quelles sont les aspirations des polynésiens, exceptées comment aller négocier un nouveau prêt à la banque pour s’acheter le nouveau Hilux ou le dernier Tucson…
Eh mais taxe carbone encore un moyen de se faire de l’argent facile en se cachant derrière le paravent des lois farani qui immanquablement vont arriver au fenua… et là y’a de quoi se faire un gros paquet de pognon !

Anonyme a dit…

Nos dirigeants bien aimés ne sont pas mauvais, ils sont simplement les serviteurs d'un système et ils font aussi partie de ceux qui en profitent.

La Polynésie fonctionne sur un mode clientéliste facilité par la petite taille de la population et par l'isolat géographique, mais rassurer vous le clientélisme existe dans 80% des pays, simplement ici il a atteint des sommets.

CRONOS a dit…

quel emmerdeur celui la.... ;)

nafearatataue a dit…

Je rejoins l'avis de Teva...

A quand la demande de l'avis de la population par un referendum ? en Australie ils en ont fait récemment pour savoir si tout le monde était d'accord pour adopter (après essai de 2 ans) l'idée d'une heure d'été, oui, pour une heure d'été, ils ont demandé si tout le monde était d'accord ! Les gens se sont exprimés, l'heure d'été a...sauté, c'est ça le respect de la "vox populi" et pas, comme chez nous, où nos politi-chiens se torchent le "stroumph" (je suis polie) avec nos voix !

C'est quoi déjà la démocratie ? ferme ta g....., c'est bien ça ?
c'est bien ce que j'avais compris...