La Dépêche de Tahiti a pour habitude de scotcher en ville le gros titre de son numéro du jour, comme ici sur la devanture d'un petit magasin local.
Aujourd'hui, en ce lundi, un fait divers au titre bien racoleur : Violée dans sa famille d'accueil...
La petite victime a 9 ans. Le violeur a 14 ans... (j'ai eu le détail par une revue de presse à la radio).
On échappe quand même aux vendeurs à la criée qui hurleraient ce titre dans les rues et qui ajouteraient : "tous les détails du viol en page 18, approchez, approchez... photos exclusives !" mais je ne comprends pas pourquoi ce genre de drame est mis en première page.
Il est vrai que les journaux locaux, c'est le groupe Hersant, et que l'éthique passe manifestement après le sensationnel, si l'on en juge récemment par la photo du lit ensanglanté (façon Les experts Miami) de la pauvre Soraya, sauvagement assassinée, photo qui a scandalisé (c'est rien de le dire...) la famille de la victime qui devait attaquer le journal en justice à ce sujet.
lundi 14 janvier 2008
La une de La Dépêche de Tahiti : violée dans sa famille d'accueil
Libellés : actualité Tahiti, fait divers, Tahiti
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8 commentaires:
J’suis bien d’accord Lolo, ça veut dire quoi ces annonces « publiques » ?!?
Sur les photos dans le torchon, heuuu le papier, je serais un peu plus nuancé, on laisse le choix d’ouvrir le journal, là non on s’le prend en pleine tronche …
Je ne comprend pas comment on peut encore acheter un torchon pareil...
Je vous avouerais que j'ai jamais lu autre choses que les BD en fin de journal, y'a toujour que ça d'intéressant...
j'ai appris pour Soraya, elle qui était si sympa, c'est vraiment moche. Moche pour le traitement de l'info, moche qu'elle ne fut découverte que si tard ... enfin tout moche quoi.
Je vois donc que le groupe Hersant ne change pas ... mais il ne changera pas. Pour reprendre un journaliste "... pourquoi reprendre ce qui marche. On offre ce que les gens veulent voir, ce que nos lecteurs aiment ...".
Je lance une "pétiton" (pas trop loin pour ne pas qu'on la perde de vue) pour que l'on repasse le film "l'âme des guerriers" sur RFO à une heure de grande écoute, suivi of course d'un débat. En espérant qu'il sera aussi dérangeant que ne l'a été la première projection.....
>> FREDOFENUA >> oui, bon ok, d'accord, parfois l'intérieur du torchon recèle 2 ou 3 choses utiles...
>> MAHEANUU >> les BD à la rigueur, les horaires d'avion, les programmes télé... c'est vrai, tout ce qui ne fait pas appel au "talent" des journalistes donc...
>> THIERRY >> ah oui, exact, tu as bossé avec Soraya, j'avais pas fait le lien... Je signe ta pétition pour "l'âme des guerriers", film dont je comprends qu'il puisse déranger en général et ici en particulier puisque c'est dans un cadre assez proche. Tu as des anecdotes sur la première projection ?
non pas trop d'anecdotes, ma mémoire de poisson rouge m'en empêche!!
simplement les remarques habituelles "les polynésiens ne sont pas comme cela .." ou encore "c'est exagéré ...". Mais le malaise était bien là, la sortie du ciné était très silencieuse et la question qui venait à l'esprit "est-ce possible à Tahiti, puisqu'il y a meilleure intégration qu'en NZ". Là on touche les différences entre une société UK et FR, sur leur approche de l'intégration des locaux dans la vie de leur propre pays suite à la colonisation. Mais il suffit d'aller à Faaa, près de l'aéroport, aller en fond de vallées, aller se perdre dans certains quartiers pour se rendre compte qu'il n'y a qu'en façade que la peau cuivrée, que le sable est blanc et que les perles roulent.
Perte des repères, perte d'identité, étouffoir de la religion, mensonges et fausses-promesses politiques, pauvreté ... cela fait un beau cocktail qui amène ce qui fait les Unes de la Dépêche.
Ok, chuis d’accord avec vous pour le côté éthique, respect de la victime et de la famille, mais de là à dire que c’est un torchon… même si, on le sait, tout n’est pas objectif, et même parfois carrément mensonger (et j’en ai déjà fait l’expérience, croyez-moi !), mais d’un côté, il faut qu’il y ait des gens pour dénoncer et mettre au grand jour ce genre d’acte, qui hélas, et c’est malheureux de le dire, arrivent bien trop souvent en Polynésie. Les problèmes de viols et d’incestes ne datent pas d’aujourd’hui. Par contre, beaucoup de familles ont encore du mal à en parler, ne serait-ce que les violences au sein du couple par exemple. Le sexe est resté longtemps un sujet tabou des Polynésiens, et si maintenant on ose en parler, c’est en partie grâce aux médias qui, malgré les titres racoleurs et on sait que ça fait vendre, osent d’abord en parler et contribuent à diffuser l’information. Ben, voyez-vous, si ça n’était pas en gros titre, ça aurait peut-être passé de manière inaperçue, un fait divers parmi tant d’autres… et même en gros titre, ce genre de fait, malheureusement, ne retient plus mon attention, sans doute parce que ça arrive bien trop souvent… dans une société comme la nôtre avec les difficultés sociales que l’on connaît, la drogue, l’alcool… On ne dénoncera jamais assez ce genre d’acte !
Ceci dit, il y a quand même des limites à respecter, je suis d’accord.
>> THIERRY >> y'a des années que tu es parti mais on dirait que tu es toujours là !
>> KEZIAH >> tu as raison, ne dénonçons pas avec excès lorsque nous condamnons leurs méthodes parfois excessives. Y'a aussi de l'info, de bons journalistes, ne généralisons pas. Merci pour ton éclairage pondéré.
Voilà bien pourquoi, entre autres, cela bien des lustres que la tribu n'achète plus de journal que quand il y a des résultats sportifs des papooses !
Tout comme nous ne regardons plus non plus TNTV...
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