Réflexions sur le racisme en Polynésie

Petit sujet sérieux déjà entamé dans de précédents commentaires et qui ne débouchera bien entendu sur aucune polémique...
On assiste ces derniers temps à une très étrange montée de racisme anti-chinois en Polynésie.
L’épisode des propos des deux syndicalistes qui va peut-être aboutir à des condamnations pénales et à la dissolution de leur syndicat.
Tant que l’on est pas jugé, on est présumé innocent, mais ces deux-là, seraient plutôt présumés cons.
Et puis il y a eu la dégradation de la statue de Kanti, à l’entrée du temple chinois.
J’espère qu’on en restera là.
C’est déjà trop.
Il ne faudrait pas que certaines images des médias nationaux donnent des idées aux provocateurs racistes locaux (vous voyez ce à quoi je fais allusion)
Cette année, cela fera vingt ans que je suis dans ce pays d’adoption, travailleur immigré magnifiquement intégré.
En vingt ans, je n’ai JAMAIS essuyé la moindre allusion raciste.
Je côtoie des gens sympas de tous horizons sociaux et ethniques, et, en tant qu’ancien parisien, je mesure tous les jours la valeur d’un sourire échangé lorsque deux regards se croisent parce qu’on laisse passer une voiture ou qu’on laisse traverser un piéton.
J’entends dire ça et là (les répondeurs de radios par exemple...) que “moi, ma mère est marquisienne...” ou “mon père est breton, mais ma mère est des Australes”
Comme s’il fallait maintenant se justifier... Montrer son pedigree...
La Polynésie n’est pas pourrie, loin de là, c’est un pays réellement merveilleux, un modèle d’intégration qui se fait naturellement depuis les plus petites classes d’école, tout le monde le sait.
La Polynésie est juste malade de sa classe politique et d’une partie de son économie.
Et je crains que l’on ne soit pas hors sujet en disant ça, hélas.
Il faut bien se demander pourquoi cette vague de racisme déferle maintenant...
A qui profite le crime ?
Avec un recul de vingt années à Tahiti, je peux attester que c’est un phénomène nouveau.
Et inquiétant. Et étrange...
A croire que pour enrayer la spirale des gouvernements qui se succèdent à coups de motion de censure, il faudrait quelque chose de plus fort.
Comme un trouble à l’ordre public de grande envergure.
Ce qui est significatif aussi dans ce registre, c’est que, pendant la campagne électorale, un camp en particulier nous a bassiné avec la “paix”.
Mais, que je sache, nous sommes un pays en paix non ? On entendait qu’il fallait que “la paix revienne”. C’est une notion importante la paix, sacrée même, à manier avec la décence qui s’impose lorsqu’on sait ce qui se passe dans certains pays qui en rêvent, eux, de Paix...
Et dans ce discours d’appel à la Paix, on peut donc se demander s’il n’y avait pas des germes de guerre... Des arrières pensées qui penseraient à en découdre, entre riches et pauvres, entre polynésiens, popa’a *, maohis, chinois, demis, tahitiens...
Diviser pour mieux règner ?
Pour accéder au pouvoir autrement que par les textes de lois ?
Purée, si c’est ça, ça fait froid dans le dos non ?
Je ne cite personne, mais chacun imaginera à qui peut profiter l’organisation d’un bordel pareil
Et évidemment, encore une fois, qu’on en reste là !!! ...et j’espère sincèrement me tromper.
Vous en pensez quoi vous ?

* popa’a = métropolitain (pour les lecteurs hors de Polynésie non familiers du terme. On dit z’oreilles je crois, à la Réunion...)

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