RFO diffusait hier soir L.A. CONFIDENTIAL que je n'avais pas revu depuis sa sortie...
L'HISTOIRE : Dans les années cinquante, Los Angeles représente l'image même du rêve américain. Pourtant, sous ces dehors alléchants se cache une réalité souvent sordide. Subordonnés du capitaine Dudley Smith, trois policiers incarnent les différentes façons d'affronter cette réalité. Familier des milieux du spectacle, Jack Vincennes est très doué pour les relations publiques; conseiller technique d'une série à la gloire de la police, il est de mèche avec le journaliste à scandales Sid Hudgeons pour piéger les célébrités dans des situations compromettantes. Ayant assisté, enfant, au meurtre de sa mère par son père, Bud White ne recule devant rien pour arrêter les malfrats, notamment les violeurs et les époux abusifs; son absence de scrupules et son goût pour la manière forte le rendent précieux lorsqu'il s'agit d'extorquer des aveux. Nouveau venu au commissariat, l'ambitieux Ed Exley semble, à l'inverse, un farouche partisan de la légalité, sans doute parce que l'obéissance au règlement lui paraît le plus sûr moyen de monter en grade.
Quelques Mexicains ayant été passés à tabac dans le commissariat, il n'hésite donc pas à témoigner contre ses collègues, en particulier le coéquipier de Bud, Dick Stensland, que l'on retrouvera peu après parmi les victimes d'un massacre au Nite Owl Café. Autre victime : Susan Lefferts, une prostituée employée par Pierce Patchett, proxénète spécialisé dans les sosies de vedettes. Également employée par Patchett, la troublante Lynn Bracken (qui ressemble à Veronica Lake) tombe amoureuse de Bud, éveillant ainsi la jalousie d'Ed.
MON AVIS : Sublime adaptation du roman célèbre de James Ellroy, L.A. CONFIDENTIAL valut aux deux scénaristes (dont le réalisateur Curtis Hanson) l'oscar de la meilleure adaptation. Kim Basinger reçut également un oscar mais ce film n'en récolta pas davantage alors qu'il l'aurait mérité, car c'était l'année ou TITANIC avait raflé un maximum de statuettes dorées.
Curieusement taxé parfois de scénario compliqué, c'est en fait un polar très classique qui rend un hommage parfait à ses aînés des années 50, dans la lignée des plus grands classiques. L'intérêt de L.A. Confidential réside dans la richesse des personnages, et du trio formé par Russell Crowe, Guy Pearce et Kevin Spacey.
Nous sommes en 1997. Kevin Spacey était encore auréolé des succès de SWIMMING WITH SHARKS, de USUAL SUSPECTS et de SEVEN, mais Russell Crowe était encore assez méconnu et allait exploser trois ans plus tard avec GLADIATOR, et Guy Pearce n'avait guère eu que PRISCILLA FOLLE DU DESERT pour se faire connaître du grand public (il sera le héros de MEMENTO en 2000). Donc le casting est extrêmement bien senti, sans oublier Danny De Vito et Kim Basinger en icône hollywoodienne, clone de Veronica Lake pour l'occasion, et James Cromwell en capitaine et supérieur des trois policiers héros.
Il faut bien dire qu'il y a une tripotée de films policiers qui se contentent d'un seul héros, et très souvent avec beaucoup moins de consistance que les trois flics de L.A. CONFIDENTIAL. Mais ici, c'est en quelque sorte fromage + dessert + digestif puisque se côtoient trois personnages avec une épaisseur, une psychologie passionnante que l'on va comprendre au fil du récit.
Jack (K.Spacey) c'est le flic sans scrupules, magouilleur, corrompu, m'as-tu-vu, frimeur; Bud (K.Spacey) c'est les gros bras, qui a une curieuse manie de défendre les femmes battues (on comprendra pourquoi au fil du récit), il n'hésite pas à en venir aux mains pour obtenir des aveux; et Ed (G.Pearce), jeune premier de la classe, qui vole de promotion en promotion, c'est la rigueur, l'éthique, le mec carré, dont les angles vont peut-être s'arrondir avec le temps...
La cohabitation de ces trois collègues est une pure réussite, dans une enquête par ailleurs assez classique, et il est surprenant que l'affiche du film ne fasse apparaître que Jim Basinger et Kevin Spacey, mais la raison tient sans doute à ce que j'expliquais plus haut sur la carrière des trois comédiens.
La mise en scène est brillante, très académique, et s'il fallait chercher un petit défaut, on pourrait éventuellement reprocher le manque d'une "signature", d'un style plus affirmé (comme l'empreinte d'un Tarantino, d'un David Lynch par exemple), un côté un peu trop "bon élève" à qui il manque une touche de folie.
La reconstitution de la cité des anges est flamboyante et ce film est aussi un véritable salon de l'auto tellement les véhicules d'époque sont nombreux. D'ailleurs il y a un souci du détail qui participe à la richesse de ce grand film.
Les morceaux de bravoure ne manquent pas, que ce soit la baston dans les cellules du commissariat, la scène où Ed découvre une scène de crime pour la première fois (la tuerie du Nite Owl) avec son regard qui s'attarde sur chaque recoin, souligné par une musique de Jerry Goldsmith exemplaire, ou le premier interrogatoire mené par Ed.
Le film commence par une longue narration en voix off de Danny DeVito qui rappelle le début de certains films de Scorsese (LES AFFRANCHIS ou CASINO par exemple), mais l'ambiance n'est pas la même et on vit ici l'enquête du côté policier.
Grande maîtrise de la mise en scène également dans les scènes de gunfights, avec une sorte de chorégraphie magnifiquement orchestrée, sans tomber dans les ellipses à la John Woo (exemple de la dernière fusillade au Victory Motel).
De la même manière que DANSE AVEC LES LOUPS avait ressuscité le western épique, on pourrait presque dire que L.A. CONFIDENTIAL fait revivre le film noir, et on est pas près de sa lasser de le voir et le revoir.
Sortie prochaine en blu-ray ? ...pour le revoir en VOSTF parce que la VF est franchement moyenne.
MA NOTE : 16/20
LIENS :
dimanche 17 février 2008
L.A. Confidential
Libellés : Danny DeVito, Guy Pearce, Kevin Spacey, Kim Basinger, L.A. Confidential, Russell Crowe, vu à la télé
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