mardi 12 février 2008

Le coeur des hommes 2


Ciné lundi soir avec le très attendu Coeur des hommes 2...

L'HISTOIRE : Alex, Antoine, Jeff et Manu, quatre amis, quatre ans plus tard.
Leurs rapports avec les femmes, leur amitié, leurs secrets partagés, leurs sentiments de culpabilité, leur volonté de changer, de s'améliorer...
Alex, le patron des Editions Record , mari infidèle, est dénoncé par un rival jaloux. Sa femme Nanou découvre l’ampleur et la permanence de sa trahison depuis vingt ans, elle veut sa mort. Sa fille Charlotte, solidaire de sa mère, le rejette durement. Alex vit mal cette rupture, il veut reconquérir Nanou, changer pour elle. Mais même ses amis ne croient pas à sa remise en question…
Antoine, prof de gym, a divorcé de Lili, mais ils sont toujours amants, en cachette de leur fils Arthur (17 ans), dont ils partagent la garde. Il rencontre Jeanne, bijoutière, qu’il va conquérir avec panache. Il redécouvre le bonheur d’être amoureux, et d’être aimé.
Jeff vit avec la belle et jeune Elsa, ils ont une petite fille de 3 ans (Marylou). Ils ont quitté à contre-cœur leur cocon du Lubéron (qui devient la propriété des quatre amis), pour revenir travailler à Paris. Jeff s’associe de nouveau avec Alex pour mener à bien son projet : un Dictionnaire du sport. Il a toutes les raisons d’être heureux, mais son mauvais caractère et son machisme rampant polluent sa relation avec Elsa.
Manu, charcutier-traiteur, s’est installé avec Juliette, ils ont un petit garçon de 2 ans. Tout va apparemment très bien entre eux, mais Manu vit un calvaire secret : il est tombé raide dingue d’une femme mariée, Karine, qu’il voit en cachette, rongé par la culpabilité. Quand Karine décide de quitter Paris, il est désespéré.
Heureusement, ses amis sont là…

MON AVIS : Beau contre-exemple d'une suite qui n'est pas moins bien que le premier volet. C'est aussi bien voire peut-être même un poil mieux ! Marc Esposito, journaliste pionnier du magazine PREMIERE, est un vrai cinéphile et ça se sent à chaque instant. Il y a une filiation évidente avec des films comme ceux de Sautet ou de Yves Robert, dans cette manière de raconter une amitié masculine, avec un scénario qui a l'air de se dérouler un peu au feeling. Mais il y aussi dans ce film et le précédent, un bagage des années 80 / 90 avec un humour différent qui va puiser ses références du côté de la télé, de la chanson ou du café théâtre. Darmon c'est la complicité avec Les Nuls, la Cité de la Peur, Campan c'est un ex-Inconnu qui a aussi prouvé qu'il était excellent dans des films très dramatiques (Se souvenir des belles choses de Zabou avec Isabelle Carré, bouleversant), Lavoine c'est la chanson, les Enfoirés, le roi des duos de charme, et Darroussin c'est toute la sphère Bacri-Jaoui. Bien sûr, les 4 copains sont des personnages de fiction qui n'ont rien à voir avec le passé des comédiens, mais Marc Esposito leur a taillé des rôles sur mesure en pensant incontestablement à tout ce qu'ils pourraient donner dans différents registres. On joue donc sur du velours puisque les 4 hommes ont un capital sympathie évident, exploité pour ce 2ème volet, mais très bien exploité, le filon donne encore un rendu très convaincant. Les dialogues sont extrêmement riches, et c'est le film idéal à se repasser en boucle pour savourer à nouveau, encore et encore, les répliques qui deviendront sans doute cultes. Pour autant, le jeu n'est pas grandiloquent comme parfois les dialogues d'Audiard jadis où les acteurs en faisaient des tonnes pour placer au mieux LA réplique, LA vanne. On se souvient de Gabin et Belmondo dans Un singe en hiver, certes souvent bourrés, mais qui hurlaient littéralement leurs tirades, savoureuses par ailleurs. Idem avec des Bernard Blier, des Lino Ventura ou autres André Pousse qui surjouaient pour notre plus grand plaisir. Ici, on est toujours dans le pastel, dans une certaine retenue, qui donne un naturel criant de vérité et cet humour délicieux, toujours drôle mais rarement comique. On n'est pas dans l'exhubérance de La vérité si je mens par exemple, c'est plus subtil. Et puis le casting de rêve se matérialise par de magnifiques rôles tenus par, il faut les citer toutes : Fabienne Babe, Zoé Félix, Valérie Kaprisky, Ludmila Mikael, Valérie Stroh, Florence Thomassin et Catherine Wilkening. A elles toutes, elles ont joué avec les plus grands réalisateurs et Esposito leur rend un bel hommage en les employant dans des rôles consistants de femmes mûres, mères, ce qui tord le cou à l'idée reçue qu'une actrice ne trouve plus de beaux rôles passé 40 ans. Seule Zoé Félix doit avoir une petite trentaine.
On dira ce qu'on voudra du contenu, mais ce kaléidoscope des relations hommes / femmes nous interpelle forcément puisqu'on est quasiment obligé de s'y reconnaître dans l'un des nombreux aspects, personnages ou situations. On a, en vrac, le tombeur compulsif qui enchaîne nana sur nana (Lavoine) en détruisant sa vie de couple (avec Catherine Wilkening), le quinquagénaire qui s'est posé en partageant la vie d'une petite jeune (Darmon et Zoé Félix), le lâche qui va devenir bigame sans réussir à faire un choix (Darroussin qui oscille entre Florence Thomassin et Valérie Stroh), et le divorcé romantique qui retombe amoureux (Campan, séparé de Fabienne Babe, qui craque pour Valérie Kaprisky).
Il n'y aurait donc rien à reprocher à ce film ? Presque rien... pour pinailler, on peut éventuellement émettre un petit bémol pour l'aspect systématiquement "carte postale" des paysages de Provence, de certains plans parisiens (Esposito filme Paris comme Labro dans Rive Droite, Rive Gauche, et on aurait dû lui confier le film promotionnel de Paris 2012 et on aurait eu les J.O. en France...), mais surtout d'une bande-son surchargée en chansons connues. La bande originale est une vraie compil' de tubes : ça commence avec I'll stand by you des Pretenders dès le début, puis on enchaîne du Mika (dont Relax, take it easy), du Ayo (down on my knees) et du Katie Melua à plusieurs reprises (You are the tiger, Nine million bicycles, Closest thing to crazy, ...) et d'autres encore...
C'était déjà le cas dans le premier Coeur des hommes, et cela phagocyte complètement le score musical original de Béatrice Thiriet...
Mais à part ça, vous aurez compris que c'est un plaisir permanent, un régal, comme un bon repas entre potes à savourer sans modération.

REPLIQUES :

- Une histoire d'amour, ça dure ce que ça doit durer (Jeff. G.Darmon)
- La première fois que je t'ai vue, mon sexe a crié "maison !" (Manu J.P.Darroussin à Karine V.Stroh)
- J'ai bien réussi à arrêter de fumer, je vais bien réussir à arrêter de niquer (Alex M.Lavoine)

LA SCENE CULTE : Lorsque Manu, Jeff et Antoine montent voir Nanou (C.Wilkening) pour plaider la cause d'Alex, et qu'elle accepte de le recevoir à condition de leur coller une baffe à chacun pour se détendre...

MA NOTE : 16/20

LIENS :

< fiche film
< site officiel
< fiche film
< fiche film


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11 commentaires:

CarrieB a dit…

Ben faut vraiment que le voie alors, déjà que l'envie était là, mais tu m'as encore plus mis l'eau à la bouche, j'ai hâte!

LOLO a dit…

>> CARRIE B >> ...je t'en prie ne sois pas farouche, quand te vient l'eau à la bouche... Désolé c'est tout ce qui me passait par la tête...

manue a dit…

Chaque personnage sonne tellement juste!...Heureusement ou malheureusement?...:o)))
Existe-t-il un homme quelque part, dans ce bas-monde, à la fois romantique, passionné+++++++ par la femme qu'il aime et par la vie, aventurier +++++++, un poil macho (quand même c'est appréciable parfois), et honnête vis-à vis de lui même et des autres? .... Indiana Jones peut-être? s'il n'existait pas, il faudrait l'inventer!!!!!! :o)))))) Si quelqu'un a d'autres propositions plus réalistes, je suis preneuse!!!!:o)))))

LOLO a dit…

>> MANUE >> oui comme tu dis, heureusement ou malheureusement, parce qu'il y a quelques salauds quand même dans les 4 copains non ? ou en tout cas quelques attitudes pour le moins lâches... Mais comme je me suis pas mal identifié (surtout au personnage de Bernard Campan, qui revoit son ex femme en cachette de son fils et qui tombe amoureux de V.Kaprisky).
Indiana Jones pourquoi ? C'est le fouet qui t'excite ;-D ???
Et Benjamin Gates t'as entendu parler ? je t'emmènerai le voir...
Sinon y'a le 4ème volet de Indiana Jones qui sort bientôt. En attendant je te prête le coffret DVD des trois premiers si tu veux... biz !

manue a dit…

Benjamin Gates? Je veux le connaître!!!!! Je cours, je vole !!!!! Préviens-moi dès qu'il est là!!!!!!:o)))))
Quant au coffret d'Indiana Jones en attendant la sortie du 4ème..., je suis preneuse....aussi...:o)))

PS: la lâcheté est peut-être le "propre" (:o))) ! de l'homme que la femme a le plus de mal à digérer...Ceci-dit, elles ont peut-être des armes plus fatales pour prendre leur revanche que les hommes ne peuvent digérer...:o))) Les deux sexes se rejoignent sans doute au moment où ils admettent ces failles peu gratifiantes et tellement puériles!...

PS2: il n'y a pas que le fouet qui m'excite pour Indiana Jones! :o))))))))))))))

LOLO a dit…

>> MANUE >> Arrêtons de parler de la mauvaise digestion des hommes et des femmes... y'a tellement de constipés dans ce monde d'ailleurs. Donc tu disais les "armes fatales" des femmes... ?

manue a dit…

Un peu tôt peut-être pour dévoiler ces armes...:o)))))) cela risquerait de se retourner contre nous....:o)))
"Lâcheté?" :o)))))) du tout messieurs....:o)))) Stratégie beaucoup plus diplomate qui mène à la franchise.........:o)))))!!!!!!! A suivre....:o))))

Anonyme a dit…

c'est marrant moi aussi je l'ai vu lundi soir le coeur des hommes2, je l'attendais depuis... 4 ans Je suis une inconditionnelle des personnages d'Esposito et tu en parles à merveille, un vrai critique ciné. ce que j'aime chez eux c'est qu'ils sont vrais et darmon me rappelle une belle histoire...
Tiare

LOLO a dit…

>> TIARE >> On était à la séance de 18:00 et on a échangé quelques mots de plaisanterie en sortant de la salle avec un Monsieur à cheveux blancs accompagné de deux femmes (dont l'une est Annick, une voisine qui ne me reconnait jamais...). C'était toi ? Serait-ce possible alors ? (tiens je fais du Carla Bruni, ouh là c'est grave)... Prochain coup je mettrai un tee-shirt Tahiti Herald Tribune (qui n'existe pas encore). En tout cas merci pour le compliment, j'aurais aimé écrire des critiques, qui n'auraient jamais été méchantes. Je peux détester un film mais en parler de manière constructive sans attaques perso, et ça ne reste qu'un avis personnel, parce que souvent les critiques érigent leurs avis en règle universelle et ça m'énerve...

Anonyme a dit…

j'étais bien à la séance de 18h avec une amie, mais non nous n'avons pas discuté ensemble
Tiare

LOLO a dit…

>> TIARE >> bon ben coïncidence... le monde est petit surtout ici... prochain coup je mettrais un tee-shirt TAHITI HERALD TRIBUNE !