Vox populi, vox Agami : bravo Sandra !

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A l'heure où j'écris ces lignes, pendant ma pause déj' prolongée pour cause d'élection à l'Assemblée du prochain Président de la Polynésie, on s'achemine vers un second tour...
La surprise est venue de Sandra Lévy-Agami, qui s'est portée candidate à la Présidence, en reconnaissant qu'elle n'avait aucune chance, mais qui voulait ainsi profiter d'une tribune pour exposer sa vision de la Polynésie.
Moi qui l'ai souvent chahutée dans ce blog avec son leit motiv "je fais mon travail de représentante élue de l'Assemblée, au service de ma population", elle avait ainsi l'occasion de développer un peu puisque sa candidature lui donne droit à un discours.
Belle opération de comm', et l'occasion pour moi de revoir mon jugement sur cette jeune femme politique mordante et têtue (c'est elle qui le dit).
Elle est arrivée toute émue, j'avais l'impression qu'elle avait presque les larmes aux yeux, et, après les trois requins qui l'ont précédé, il y avait une fraîcheur bienfaitrice dans son apparition.
Elle a résumé calmement les dernières 25 années de politique en Polynésie :
L'ère Flosse et son attachement étroit avec l'Etat, puis le Taui avec l'ouverture à toute l'Océanie, puis l'ère GTS avec l'ouverture aux autres formations politiques et une tentative de transparence des affaires du Pays.
Elle parle de la "famille polynésienne" qui est la réalité actuelle de la société locale avec sa richesse dûe au brassage ethnique (et elle n'oublie personne en citant chinois, tahitiens, demis, popa'a, farani... et toc !) et son melting pot des différents milieux sociaux (pauvre, middle-class ou riche).
Elle prône la dé-cen-tra-li-sa-tion (elle hachait ses syllabes pour mieux insister sur certains mots, mais elle le fait beaucoup mieux que Ségolène...), parlant de colonisation de Tahiti sur les archipels et est d'ailleurs opposée à la notion de redécoupage électoral avec une circonscription unique.
Elle a des idées globales pour motiver et booster la jeunesse (cantonnée dit-elle dans l'étiquette "jeunesse et sports")
Certaines notions ne sont pas nouvelles comme le très classique "apprenez à un homme à pêcher plutôt que lui donner un poisson", ça, Oscar Temaru l'avait dit aussi lors de son discours pour le Taui number je sais plus combien...
Mais qu'importe, il y avait un élan magnifique dans son exposé...
Elle attache beaucoup d'importance, à juste raison me semble-t-il, au développement de la culture qui doit être intégrée à part entière dans le développement du Tourisme, un "package" dit-elle comme en Nouvelle-Zélande ou Hawaii... c'est indissociable du Tourisme,
Elle rappelle des préceptes comme "comment savoir où on va quand on ne sait pas d'où on vient"...
Bref, elle s'est présentée avec beaucoup d'humilité mais elles'est surtout faite entendre.
Sandra Lévy Agami se sentait comme David face à Goliath, rappelant aussi que Obama avait pu arriver au sommet grâce à la force de ses convictions et à sa foi.
Sa ligne de conduite semble finalement vraiment bien plus rectiligne que certains, et c'est ainsi qu'elle a refusé d'intégrer le nouveau groupe de Bouissou parce qu'elle n'en connait pas les intentions (ce groupe de six autonomistes qui vont voter pour un président indépendantiste), et refusant de s'allier à Emile Vernaudon aux municipales de Mahina, arrivant à siéger au conseil municipal grâce à sa propre liste...
Vraiment chapeau ! ...même si tout cela reste très symbolique puisqu'elle a recueilli une seule voix, la sienne !
C'était culotté, malin, et chargé d'espoir.
Un vent de sincérité a soufflé sur l'hémicycle : bravo Sandra !!!
Pour conclure une citation issue de son discours :
Le bon sens n'a aucune couleur politique...
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